jeudi 31 octobre 2019

Conclusion de notre escale Tahiti / Mooréa


Si les photos sur notre blog et les vues aériennes en drône sont à couper le souffle, sachez que nous nous efforçons de ne mettre que le meilleur dans nos publications mais la réalité en est toute autre...
Avant notre départ, nous avons regardé de nombreux documentaires et reportages sur la Polynésie qui nous ont fait réver et donner envie de partir. Malheureusement nous sommes consternés de voir que la réalité n'est pas celle que l'on nous montre à la télé.
 Les poissons et les bénitiers sont rares et ne dépassent pas 10 cm, la surpêche et le braconnage font rage. Depuis notre arrivée ici, nous n'avons vu aucune langoute et pour cause, tous les guides et documents concernant la pêche dans les lagons et même les offices du tourisme conseillent de la chasser de nuit et au harpon.



Et quand le harpon ne suffit plus, ils sortent les filets pour être sûr de ne laisser aucun poisson. C'est comme ça tous les jours du matin au soir. Ci dessous 2 photos pour illustrer mais sachez que nous aurions pû en mettre 100, tout comme pour les coraux.





Les fonds n'ont rien d'enchanteurs dans le lagon... Les coraux sont très abîmés et la majorité sont déja morts et recouverts d'algues.




Le soir venu, pour des raisons qui nous sont inconnues , les algues qui envahissent le fond du lagon, se détachent et se mettent à flotter formant un épais tapis à la surface, auquel se mêle d'autres déchets (sacs plastiques, bouteilles, emballages...)



Les scientifiques quant à eux, ont fait des lagons de Mooréa leur cour de récré, et comme des enfants mal élevés , laissant tous les restes de leur soit disant expériences sur le fond . Ce n'est pas du tout ce à quoi on s'attendait à voir lors de nos plongées. Des dizaines de parpaings, de cages en grillages et autres inventions sont éparpillés et abandonnés  partout dans le lagon.






D'autre part, la réglementation sur la protection de l'environnement en général n'est pas du tout respectée. La vitesse limitée à  5knts dans les mouillages  se révèle être de 15/20knts en moyenne  et il est impossible de se baigner à l'arrière du bateau sans danger.




Même la marina de Tahiti est le théâtre de courses de bateaux et de jet ski.




Les cétacés (baleines à bosses et dauphins), très présents en cette période ne sont pas épargnés. Alors que tous les guides recommandent fortement de ne pas les déranger sous peine de sanctions, des dizaines de bateaux de plongée et de charters les harcèlent du lever au coucher du soleil et ne respectent pas les distances de sécurité, leur laissant à peine le temps de respirer. Sur la photo ci-dessous on peut apercevoir 9 bateaux qui encerclent une malheureuse baleine et son petit.

 Les plages  ne sont pas comparables à celles de la caraibe, composées de coraux morts ou galets pour la plupart, il est très difficile d'y marcher et encore plus de s'y allonger sur une serviette. Bien loin de la carte postale que vous vous imaginez.



Sur cette photo, 2 plages de Tahiti que nous avons évaluées comme étant "pas trop mal".

Sans oublier bien sûr le belvédaire de Tahiti, un site touristique incontournable (d'après les guides et loueurs de voitures) qui donne sur la merveilleuse zone industrielle de Papeete et le magnifique port de commerce avec sa flotte de bateaux japonais dégoulinants de rouille et ses containers de toutes les couleurs ainsi que ses splendides cuves à gasoil. Près de 2h de route pour une vue à couper le souffle!!!


La très célèbre "perle de Tahiti" que vous avez déja tous entendu parlé est un mensonge et ne vient en réalité pas de Tahiti car il n'y a aucune ferme perlière ni à Tahiti, ni à Mooréa. Toutes les fermes et les productions de perles se trouvent dans les atolls des Tuamotus contrairement à tout ce que l'on peut lire dans les magasines et sur la deventure des bijouteries.


Malgré une flotte de charter à voile considérable, il n'y a quasiment aucune infrastructure  adaptée:  pas de ponton à gasoil, pas de ponton pour les dinghys, accastillage pour voilier quasiment inexistant dans les shipchandlers, aucun local public pour les poubelles, pas de transport en commun sur lequel on peu compter (bus très aléatoire) et véhicules de location hors de prix (100€/jour pour une twingo ou 60€/jour le vélo à Mooréa).
 Malgré l'influence  asiatique, la cuisine  polynésienne est très pauvre en diversité et saveurs. Le seul plat local est le poisson cru au lait de coco et après l'avoir goûter, je le classerais dans la catégorie "BOF". Et le pire dans tout ça, c'est qu'il est préparé avec du lait de coco en boite. Sachez que pour faire 1 litre de vrai lait de coco, il faut plus de 20 noix de coco et cela prend près d'une journée entière ( nous en avons eu la démonstration aux Marquises).
Ce qu'il faut aussi que vous sachiez est qu'ici, ils ont des croyances bien à eux, comme celle ci : "Tout ce qui vient de la terre, retourne à la terre". Pas besoin de vous faire un dessin quand on pense au papier (qui vient des arbres)... bien visible à Tahiti tout le long des routes.
Autre chose qui nous à un peu (beaucoup) déçu est qu'en se promenant le long des routes qui bordent le lagon, on s'appeçoit qu'une odeur insuportable reigne jour et nuit. Il s'avère que la construction des fosses septiques est très sommaire et presque inexistante, une très grande partie des eaux usées finie dans le lagon. Et avec tout ça, on veut nous faire croire que la Polynésie est la plus grande aire marine protégée de la planète, que ses fonds sont exceptionnels, qu'on vous accueille avec des colliers de fleurs et que tout le monde devrait prendre exemple... et bien sachez que pour nous qui sommes sur place et qui avons vu de nos propres yeux,  ça nous fait bien rire !!!
Pour en revenir aux colliers de fleurs, vous pouvez y avoir droit, mais il faut avoir réservé une chambre au Sofitel et d'ailleurs nous avons aussi une petite anecdote à ce sujet. Un soir, nous avons décidé d'aller boire un verre dans ce fameux hotel juste pour profité du cadre et de l'ambiance locale. Nous sommes arrivés pile à l'heure des "happy hour" que tout le monde connait. Je rappelle le principe, 1 verre acheté = 1 verre offert.  Après s'être renseigné au près d'un serveur, nous prenons donc 4 cocktails dans la liste des happy hour. La soirée avançant et nos verres vides, nous recommandons les 4 mêmes cocktails ainsi que quelques tapas fraichement préparés par le chef  "william Saurin" et son second "Mr Findus" (il faut goûter pour le croire). Le moment de payer arrive et nous trouvons l'addition bien salée. Sur la note, tous les cocktails  sont inscrits, donc 8 au lieu de 4, nous demandons alors des explications au barman concernant les "happy hour", celui ci nous répond: "en fait, en Polynésie, ça ne marche pas comme ailleurs". Donc si j'ai bien compris,  1 acheter = 1 payer, c'est bien ça ??  Bref , on s'est fait avoir, on paye et on ne reviendra pas. Quand on y réfléchit plus longement, c'était bien "happy hour" mais pour l'hotel, pas pour le client !!!
Une rumeur circule aussi concernant les vols à bords des bateaux (surtout à Tahiti) et pour ne pas déroger à cette règle, nous nous sommes aussi fait voler une de nos cannes à pêche à bord du bateau (à Mooréa, baie de Vaiaré) alors que nous étions partis faire des courses au magasin d'en face. Heureusement juste avant de partir, nous avions repérer un individu (local) qui passait entre les bateaux sur un kayak rouge, ce qui nous à permis de le retrouver facilement le soir même et devinez quoi ? Nous avons bien récupéré notre canne chez lui.
Les locaux ne sont pas du tout accueillant envers les "naviguos" comme ils nous appellent ici. Pour eux, nous ne leur sommes d'aucune utilité car nous ne passons par leur infrastructures payantes (taxis, navettes, hotels, ferry, charters, whale watching...) pour pouvoir découvrir l'île et accéder aux différents sites touristiques car nous faisons tout avec le dinghy ou à pieds. Mais face à ce comportement permanent, l'ambiance devient vite très pesante.

Le coût de la vie est quant à lui complètement exorbitant. Le moindre petit achat (nourriture, vêtement, souvenir...) est totalement hors de prix mais le pire est bien sûr tout ce qui concerne le nautisme et plus particulièrement les voiliers. Il n'y a rien sur place, il faut tout commander et faire livrer à Tahiti. Nous avons commandé un frigo car le notre nous a lacher, nous avons payé le frigo 700 € et le transport nous a coûté 600 €. De même pour nos bagues de safran, après avoir appellé tous les transitaires de polynésie (sans exception) pour savoir lequel pouvait nous les faire livrer de France à Tahiti (car elles n'étaient pas diponnibles à l'usine pour le même départ que le frigo), aucun n'a été capable de le faire. Nous avons finalement réussi à faire venir nos bagues par nos propres moyens, en payant le prix fort (UPS) et avec un delai de 2 mois, aujourd'hui que notre colis est arrivé, on nous dit qu'il faut payer les services d'un transitaire pour pouvoir le récupérer à la douane. Donc pour résumer, on doit payer un transitaire juste pour qu'il passe un coup de fil à la douane et leur dise "c'est bon, on a l'argent". Vous avez compris?? on nous à volé encore une fois.
Ceci étant dit, nous ne sommes pas là pour dire du mal ou faire passer de fausses informations, et nous sommes étonnés de voir que personne n'en ai jamais parlé ni sur des blogs, ni sur des sites mais nous vous devons de dire la vérité et de vous faire part de notre point de vue sinon à quoi bon tenir un blog à jour !!!
En conclusion, notre Caraibe (du nord au sud) n'a rien à envier à cet océan et n'a pas de quoi être jalouse de ces 2 iles tant réputées de Polynésie (Tahiti et Mooréa), bien au contraire.
Au départ, nous pensions rester  5 ou 6 mois à se ballader autour de ces îles, mais tout cela mis bout à bout nous a "dégouté" des îles de la Société. Finalement trop déçus, nous avons décidé de retourner vers les Tuamotus et les Marquises pour passer la saison cyclonique sans danger, mais surtout pour retrouver une nature sauvage et intacte, et revoir toutes ces personnes qui nous ont accueillit les bras ouverts. Nous esperons de tout coeur que nos prochaines escales dans les îles de la societé (Huahine, Raiatéa, Bora bora et Maupiti) nous feront ré-équilibrer la balance.

Pendant ce temps là à Tahiti...

 
En attendant notre frigo et nos bagues de safran perdus quelque part en pleine mer sur un cargo dont nous sommes de moins en moins certain de sa date d'arrivée, on profite au maximum des amis sur place. Certains attendent de la famille qui arrive en avion, d'autres tout comme nous, attendent aussi des pièces par cargo.
 
L'occasion de partager quelques bons moments au parc de jeux avec les "Catafjord"...
 
 
Goûter, crêpes à volonté avec les "Knot vikings" (nos amis suédois) et pti dèj au galettes de St Barth avec les "Oléna"(nos amis suisse)…
 
 
Ou encore apéro qui se transforme en repas improvisé jusqu'à passer minuit avec les "Counting stars" (nos amis américains) et "Oléna"...
 
 
Pendant que les enfants sautent et nagent d'un bateau à l'autre.
 
 
Ce week end c'était journée halloween en pleine ville de Papeete, les enfants déguisés et maquillés par les mamans sont rentrés les poches pleines de bonbons. Cela ne nous a pas empêché de faire un stop au glacier avant de rentrer.
 
 
Et après 2 mois d'attente, le cargo qu'on attendait est enfin arrivé. C'est avec l'annexe que nous partons chercher notre précieux colis. Le lendemain nous refaisons un dernier gros approvisionnement pour pouvoir tenir quelques temps durant la mise à terre du bateau aux Tuamotu et pendant plusieurs mois aux Marquises.
 

 

dimanche 13 octobre 2019

Première visite: une normande à Tahiti

 
Après quasiment 24h d'avion, nous réceptionnons notre Soso à l'aéroport de Faa à Papeete. Le mouillage étant plein à craquer nous levons aussitôt l'ancre pour Mooréa! Même pas le temps de se remettre de ses émotions, notre recrue attaque directement son séjour par 3h de voile! Première escale: la baie de Cook. Des dauphins sont souvent présents dans ce mouillage et nous passeront des heures à les regarder du bateau.
 
 
 
Visite de l'usine Rotui.
 
 
Dommage que ce ne soit pas la saison des fruits, les tapis sont vides. Cela ne nous a pas empêché de goûter aux produits qui y sont fabriqués à la boutique de souvenirs.
 
 
Deuxième escale: la baie d'Opunohu
Le courage de notre Soso est mis à rude épreuve, nous l'emmenons nager avec les raies et les requins. Sensations garanties!
 
 
Le parc public en face du mouillage est très agréable pour se détendre et nous profitons de quelques beaux couchers de soleil.
 
 
Nous avons également fait quelques balades, …
 
 
Nous lui faisons découvrir le point de vue de Magic montain qui offre un beau panorama sur la baie et le mouillage.
 
 
Une belle balade à cheval nous a permis de découvrir l'intérieur de l'île en longeant les champs d'ananas.
 
 
On se met sur notre 31 pour emmener notre invitée à un spectacle polynésien à l'hôtel.
 
 
Dernière escale avant de retourner à Tahiti: Vaiare! Deux jolies randonnées mènent à des chutes d'eau, même si ce n'est pas la saison des pluies, la balade est tout de même très agréable.
 
 
 
 
Bel endroit pour fêter mon anniversaire! Cela fait plaisir d'avoir de la visite pour célébrer l'évènement. Après le gâteau, Soso part à la conquête des fonds avec sa caméra et son matelas.
 
 
Retour à Tahiti, nous louons une voiture pour faire un tour de l'île. Le temps est assez instable, nous n'aurons pas l'occasion de descendre jusqu'au sud. Le Belvédère est décevant, mais le trou du souffleur et la chute valent le détour.
 
 
Pris par le temps, nous n'irons pas plus bas que le jardin d'eau, visite du parc car nous ne sommes pas équipés pour le départ des randos.
 
 
Bon retour retour à toi ma Soso et au plaisir de te revoir!
 
 

mercredi 9 octobre 2019

Maintenance à bord


Un tour du monde ce n'est pas que des vacances et du repos. Le bateau est mis à rude épreuve, surtout lors des longues navs avec des conditions météo très changeantes, c'est donc aussi pas mal de casse à droite et à gauche comme lors de notre escale au Panama avec l'échangeur moteur ou encore le guindeau mais c'est surtout le gréement qui souffre le plus.

Nous profitons du beau temps pour faire les quelques réparations en tête de mat. Après avoir changé toutes les drisses et réparé tous les coulisseaux, cette fois c'est au tour des poulies d'être changées et c'est Cécile qui monte car plus légère que moi, la manoeuvre aurait été plus difficile dans l'autre sens. De plus, la vue n'est pas désagréable.



Ensuite c'est au tour du trampoline d'être remplacé, il était trop détendu et devenait dangereux avec plusieurs mailles déchirées. Une opération qui demande 3 jours, car à la sortie d'usine, il est plié et compressé. Il faut d'abord le laisser tremper dans l'eau douce pendant 24 h pour qu'il puisse s'assouplir avant de pouvoir le mettre en place. Après l' avoir tendu aux 4 coins , nous commençons à le tendre petit à petit sur les côtés. Le lendemain, nous répétons l'opération et au bout d'une bonne heure, il à l'air parfait. Il faudra encore le retendre une dernière fois d'ici une semaine pour qu'il prenne sa place définitive.


Notre vieille Britany à elle aussi été remplacée, cette fois pas pour cause d'usure mais simplement car elle dérape trop souvent à cause des vents irréguliers qui passent de 5 knts à 40 knts dans les grains. Son principal problème ne vient pas de la force du vent mais surtout des changements de direction du vent. Ce type d'ancre (ancre plate) n'accèpte pas du tout de forcer à l'envers, c'est à dire que lorsque nous nous ancrons par un vent de sud (le cul du bateau vers le nord) et que le vent tourne et passe d'un coup plein nord (donc le cul du bateau vers le sud), l'ancre "s'arrache" littéralement du sol.

Voici sa remplaçante, la Rocna, classée en tête de liste des meilleures ancres, c'est une ancre charue, avec 50% du poids concentré dans la pointe et équipée d'un arceau de retournement au cas ou elle tomberait de travers. Juste pour info, son prix aussi est en tête de liste des meilleures ancres.


Nous sommes très satisfaits du nouveau trampoline, nos manoeuvres sur l'avant du bateau se font désormais plus efficacement et surtout sans danger. Quant à notre Rocna, elle a été mise à l'épreuve le soir même après avoir pris son poste. Dans 30 knts de vent et en tirant toute la nuit à 90 ° de notre position initiale (comme le montre la photo), elle n'a pas bougé d'1 seul petit millimètre. Résultat: une meilleure nuit de sommeil et aucune alarme de mouillage ne s'est déclenchée.