vendredi 27 novembre 2020

Retour dans les Tuamotu


Voilà 2 mois que nous sommes plantés à Tahiti dans le seul et inconfortable mouillage autorisé. Toutes les visites pour la vente du bateau n'ont rien donné, pas parce qu'il n'est pas en bon état ou mal entretenu, bien au contraire, les gens n'ont pas l'argent pour ce type de produit et les offres fusent à coup de 50 à 80 000 € plus bas que le prix annoncé. Nous profitons d'une fenêtre de 2 jours de vent de secteur Nord West pour retourner vers les Tuamotu. Après 2 jours de nav dans 12 knt de vent, à quelques milles devant la passe d'Apataki, nous prenons un petit marlin qui se décroche juste au bord. OUF !!! Pas de temps pour ça car nous allons caréner pour plusieurs jours



Nous mouillons devant le chantier à 8h un mardi matin, mais malheureusement pour nous, le gérant du chantier était visiblement trop fatigué du lundi et à décidé de ne rien faire de sa journée et de remettre au lendemain notre mise à terre. Le soir, nous allons nous coucher sans trop nous faire d'illusions, en se disant que demain il aurait sûrement mal aux cheveux où même pire !!! Et oui, depuis que nous sommes ici, nous commençons à bien les connaitre. Coup du sort, le gérant est en pleine forme, mais le vent est passé plein Nord dans la nuit et s'est levé à 25 knt. Impossible de sortir aucun bateau. Ce qui est sûr, c'est que nous avons appris à être trèèèèèèèèèèès patient . Bref, la météo annonce beau temps pour vendredi et le gérant me dit : "demain à la première heure". Le lendemain, je suis debout à 5h comme tous les jours, puis quand tout le monde est réveillé, nous prenons le pti dèj vers 7h. Les heures passent, il est 10h et toujours pas de nouvelles, je passe donc un coup de VHF et la secrétaire me répond que ça va bientôt être bon. Wouuuhouuuuu!!!! ça y'est il est réveillé. Apparement on à pas la même vision du temps, surtout de la "première heure", mais bon ça peut arriver que les piles du réveil soient mortent. Allez cette fois on y est et il est 11h vendredi



Après le coup de carsher, nous devons attendre que la coque soit bien sèche avant d'appliquer le primer. Vers 16h c'est chose faite et le lendemain nous passons la première couche d'antifouling



 Dimanche matin, deuxième couche et à 9h du mat, tous les outils sont rangés, nous sommes prêts pour remettre à l'eau dès lundi matin




Pendant ce temps là, Lenny retrouve une vieille connaissance



Lundi matin, Temptation retourne à l'eau avec une bien meilleure mine



Nous ne perdons pas de temps et traversons le lagon au moteur car le vent est tombé quasiment nul et mettons le cap sur l'atoll de Toau. Avant d'arriver à la passe, nous faisons un stop d'une nuit à l'anse Amiot, une petite baie au Nord West de l'atoll où habite un couple de locaux




Finalement le stop d'une nuit s'est prolongé à 2 jours car nous avons rencontré une nouvelle famille sur un cata en location longue durée. Après avoir emmené les enfants à la pêche, nous continuons notre route et rentrons dans l'atoll à la voile jusqu'au mouillage du Sud Est, c'est là que nous avons rendez vous avec notre ami Eric (le boulanger) et Alain et Maria du bateau Cascade




Nous sommes invités pour un BBQ chez Wallis, un local qui habite le coin et une petite plage juste pour nos 3 bateaux



A peine débrqués, nous sommes accueillis par une demi douzaine de chiots, il n'en fallait pas plus pour Lenny




Eric au fourneaux, Chipos, merguez, poulet et boeuf angus, ici pas de couvre feu pour notre resto de plage



Et pour le dessert, des cocos germés



Le lendemain, je profite de la main d'oeuvre (Alain et Eric) pour me hisser en tête de mât pour une vérification du grément ainsi qu'une petite réparation sur le profil d'enrouleur de génois.



Nous quittons Toau pour nous rendre à Fakarava à seulement 12 milles et retrouvons nos nouveaux copains sur leur cata de loc. Les parents sont adèptes du kite surf mais les enfants n'ont n'en jamais fait. Lenny leur propose alors d'essayer leur planche de kite en mode "wake board" et leur fait une démonstration. 20 minutes plus tard, tout le monde se met au wake et en 2 jours seulement, tout le monde sort de l'eau et tient debout sur la planche sans difficulté. Les enfants et parents remercient Lenny pour cette découverte




En nous balladons le long de l'atoll, nous faisons un stop pour visiter une ferme perlière. Cette fois, nous avons de la chance car le gréffeur qui ne vient que 2 fois par an est présent.



Il nous explique qu'une huitre peut servir 4 fois de suite, donc produire 4 perles et qu'il faut plus d'1 an pour en produire une. Il nous montre aussi la manip pour extraire la perle et aussi pour introduire le nucléus (bille fabriquée en usine) autour duquel viendra se fixer la nacre pour former une perle.




Aujourd'hui est un jour important à Fakarava, tous les habitants du village sont là, c'est l'arrivée du Cobia. Ce petit cargo qui dessert les atolls ne passe que tous les 15 jours, et nous faisons la queue (devant cette petite tente rouge qui n'est autre que le bureau de douanes)depuis 9h jusqu'à 14h pour récupérer notre sac de farine de 25 kg et qui nous a coûté la somme de 4,80 €. 



Sinon à part ça, tout l'équipage va bien, tout le monde est en bonne santé et malgré un grand manque de produits frais , nous continuons à préparer des petits plats que nous adaptons en fonction des ingrédients disponibles




Quand nous ne trouvons pas tout ce que nous voulons à la superette, nous partons faire un tour dans notre magasin préféré



Et enfin pour finir, à la une des journaux polynésiens cette semaine




jeudi 29 octobre 2020

L'accueil polynésien dans toute sa splendeur !!!

 

Ces 2 photos peuvent être publiées sans commentaire, mais je voudrais juste préciser que ceci est la triste vérité, la vraie polynésie à laquelle nous sommes confrontés tous les jours. La photo de gauche est un incident comme il en arrive régulièrement dans les  îles polynésiennes, sauf que celui ci a été filmé et a fini dans les journaux.  Sur la photo de droite, un commentaire qui fait le tour des réseaux sociaux, j'ai entouré en rouge "l'envahissseur" en question. 


Comme vous le savez, nous sommes toujours dans l'impossibilité de continuer notre voyage alors que la saison cyclonique débute dans quelques jours. L'accueil envers les touristes est tellement agréable dans les grandes îles, que nous partons cette fois aux Tuamotus pour se trouver un petit coin désert et éviter tout contact avec les locaux. 

Le réseau internet étant quasi inexistant dans les atolls, cette publication sera sûrement la dernière de l'année.


dimanche 27 septembre 2020

Maudit Virus

 

Après 1 mois et demi et 6 mara'amu, on en a marre de ce temps et de toujours chercher un endroit où se mettre à l'abri. 


Sachant en plus qu'il nous est impossible de continuer notre route vers l'Australie, en tout cas pour cette année (MAUDIT VIRUS!!!), nous décidons à contre coeur de mettre notre Temptation en vente. Quelques jours plus tard, c'est sous les nuages et 30 knt de vent que nous retournons vers Tahiti, car nous avons une visite de prévue. Voici un petit aperçu de notre maison flottante.





 A 2h du matin, nous longeons l'île de Mooréa sous une pluie diluvienne et d'énormes orages. Nous décidons de mouiller dans la baie de Cook et d'attendre le levé du jour pour finir les 12 milles restants. Dès notre réveil, nous faisons une petite surprise à Lenny et partons nager avec les raies avant de reprendre notre route.


Le beau temps revenu, c'est au moteur que nous sommes obligé d'avancer, mais prenons tout de même un petit thon. On voit bien la différence de taille par rapport au Marquises, c'est aussi la seule touche que nous ayons eu depuis 2 mois.


En arrivant à Tahiti, nous retrouvons nos amis de Oléna.


Le soir, nous prenons un petit verre avec le couché de soleil sur Moorea.



Lorsque nous étions à Raiatea, un copain nous avait prété sa planche de "Kitesurf" pour que Lenny puisse essayer en mode "Wake board". Le début n'a pas été facile...


Mais en à peine 15 minutes, Lenny est debout et commence à sauter les vagues comme si il avait fait sa toute sa vie.



Malheureusement pour lui, il a fallu rendre la planche à son propriétaire. Mais Lenny lui...  veut faire du wake. Ces planches de wake étant  rares en Polynésie, j'ai dû improviser et modifier sa planche de skim avec des ailerons trouvés sur internet et des footstraps de planche à voile. De toute façon, il n'y a pas de plage ici pour faire du skim, autant qu'elle serve à autre chose.


Le voilà de nouveau sur l'eau avec un wakeboard fait maison. 


Et quand il n'est pas sur l'eau, il est en dessous, en train de taquiner les poissons, enfin ceux qui restent dans le lagon, c'est à dire ceux qui ont la ciguatéra.


D'ailleurs en parlant de ça, on peut voir sur cette photo, à gauche, une des nombreuses équipes qui protègent leur lagon jour et nuit. Et à droite, une autre équipe qui détèste les voileux et les voiliers, SAUF quand un voileux les invite à bord. Ils n'hésitent pas à en faire profiter toute la famille. C'est quand même cool le voilier!!!


Sinon à coté de ça, il y a les jets ski et les bateaux à moteurs qui passent à pleine vitesse et s'amusent à slalomer entre les voiliers, tout en sachant qu'un enfant de voilier à été tué à Mooréa il y a un mois et qu'une autre femme (aussi de voilier) a été percutée à la tête la semaine dernière dans une autre baie de Mooréa et évacuée d'urgence sur Tahiti. Bienvenue en polynésie.




 Et alors que les cas de virus flambent en polynésie à cause du manque de respect de locaux, (nous avons vu de nos propres yeux, des locaux qui portent le masque dans la rue, l'enlever pour faire la bise à une autre peronne, puis remettre le masque). Le haut commissaire et le président de polynésie font des débats publics diffusés en direct à la télé et sur les radios, visant et accusant les fonctionnaires français (gendarmes, instituteurs, médecins...) qui arrivent de Métropole par avion, de propager le virus sur les îles. De nouvelles restrictions voient le jour, telles que: pas de regroupement de plus de 10 personnes, pas de soirées, port du masque obligatoire en tout temps et en tout lieu mais ces lois ne concernent pas les locaux apparement, comme on peut le voir sur ces photos.


Bref ceci était mon petit point d'actualité locale comme je le fais dans chaque publication. Pour nous vider la tête de toutes ces bêtises et injustices que nous sommes confrontés à terre comme au mouillage, nous louons une voiture pour aller faire un tour vers le sud de l'île. Nous faisons un stop dans la baie de Teahupoo et sa très célèbre vague. Malheureusement ce jour la nous ne verrons que la stèle en béton car il n'y avait pas de houle et donc pas de vague.







lundi 21 septembre 2020

Extrait de blog - 2eme couche

Le texte ci dessous est un extrait du blog de nos amis de Olena. Bonne lecture.


 L’origine des tensions à Tahiti


www.sy-olena.ch

La promotion des eaux polynésiennes
La Polynésie, dans son projet d’augmenter ses touristes pour avoir plus de revenu, a changé ses lois par rapport au nautisme. Depuis quelques années, le temps de séjour autorisé a été augmenté (de 6 mois à 3 ans*), la taxe pour l’immatriculation du bateau en Polynésie a été baissée à 7%. La Polynésie était présente dans divers rencontres nautiques en Amérique et ailleurs pour promouvoir les eaux polynésiennes, dans le but d’attirer les plaisanciers.
Les citoyens n’ayant pas le nez dans les lois et décrets ne savent rien de ces changements. Chaque année, les mouillages se remplissent de plus en plus. La plus grande densité des bateaux se trouvant aux îles de la Société (Tahiti à Bora-Bora), les locaux commencent à se sentir envahis et il commence à y avoir des tensions.
* Le 8 juillet 2020, le conseil des ministres a réduit la durée maximale d’admission à 24 mois.
 
L’arrivée du Covid19
A la fermeture de la frontière polynésienne lors de la crise du COVID 19, tout nouveau bateau arrivant de l’étranger a été obligé par la loi de se rendre à Tahiti. La plupart d’entre eux ont commencé leur traversée du Pacifique bien avant la crise, car il leur faut 4-8 semaines depuis Panama.
Les Polynésiens ne savent rien de cette loi. Les mouillages débordent de bateaux et chaque jour de nouveaux bateaux arrivent et s’entassent comme des sardines dans une boîte.
 
La politique sème le trouble
Puis vient le déconfinement, le président Fritsch annonce dans son communiqué de presse « les voiliers accueillis en surnombre dans les zones de mouillage doivent continuer leur voyage ». Cette phrase agit comme une bombe. Le verbe « accueillir » ne laisse pas entendre qu’ils ont été contraints de se rendre à Tahiti, puis par « doivent continuer leur voyage » le message est clair. Mais contrairement à la plupart des locaux, Monsieur le Président sait pertinemment que les frontières de tous les pays du Pacifique sont fermées et qu’il nous est impossible de continuer notre voyage !
Depuis que nous sommes en Polynésie, nous avons réalisé que la politique est différente en Polynésie. Les politiciens agissent et informent ce que le peuple a envie d’entendre et de voir, afin de gagner des voix aux prochaines élections. Tant pis pour les dommages collatéraux.
 
Les médias n’aident pas
L’histoire ne s’arrête pas là malheureusement. Les locaux ayant bien été informés que nous devons dégager, s’y mettent aussi. Ils font des démonstrations pour les médias. Ils tournent autour des voiliers avec des banderoles de protestation, le temps d’avoir toutes les images nécessaire pour la TV puis tout le monde s’en va. Était-ce une protestation ou une mise-en-scène de propagande médiatique ?
Car les médias entretiennent eux aussi cette tension. Ils ne prennent que certaines parties d’interview, mettent des titres et des phrases qui font réagir, genre «…un véritable ballet de voiliers…. » en parlant de 5 voiliers. Dans le cas de malades du Covid sur un bateau de pêche industrielle ils parlent de marins dans le titre et y apposent une image de nos annexes. Très suggestif pour les personnes ne lisant pas l’article. Serait-ce de la manipulation médiatique ?

La politique interdit le mouillage
Les politiciens réagissent dans le sens du peuple. Face à la haine et au rejet des plaisanciers par certains locaux, ils sortent un décret interdisant tout ancrage entre les 2 passes vers Papeete, lieu de passage obligé de presque tout navire, car c’est à Papeete qu’on trouve les pièces de rechange, la main d’œuvre, les médecins, les dentistes… tout ce qu’on a besoin. Il y a bien 2 marinas, bien onéreuses et surtout bien pleines ! La prise de corps morts payant est obligatoire, seulement les corps-morts (bouées) n’existent pas encore et les tahitiens ont déjà fait une pétition contre leur installation. Pour une fois, le passage de cette loi a bien été médiatisé pour bien informer les locaux que c’est interdit d’ancrer!

Exemple de haine vis-à-vis des plaisanciers. Source : lettre de l’AVP
La directrice des affaires maritimes fait l’annonce à la télé « Le mouillage est interdit partout en Polynésie ! sauf là où il est autorisé…”. Imaginez les répercussions de cette phrase, certains locaux se sont chargés de faire la police puisque tout mouillage serait interdit. Quand il lui a été reproché le manque de transparence des décisions politiques face aux voiliers, avec exemples des répercussions, cette même dame a répondu « Considérez que le mouillage est interdit partout en Polynésie, et que vous avez le droit de ne mouiller nulle part sans autorisation préalable ».
 
Les préjugés pleuvent
Il y a de plus en plus de violence verbale face aux voiliers à Tahiti. En plus des exemples de rejet ou de maltraitance des plaisanciers pendant le confinement cités par l’Association de Voiliers de Polynésie (AVP) » dans leur lettre à la Présidence et au Haut-Commissariat, les préjugés nous pleuvent dessus. Nous y avions déjà eu droit par un ministre lors de sa réunion politique avec les plaisanciers en octobre dernier. Nous polluons par nos pipis et cacas dans l’eau, nous empoisonnons leurs poissons…

Les exemples de maltraitance cités dans la lettre de l’AVP
A croire que les locaux ne sont même pas informés de l’endroit où leurs eaux usées sont rejetés. Seule une petite minorité de Tahiti est branchée sur le réseau de la station d’épuration. Le reste de l’île, comme la plupart des îles polynésiennes, se déverse dans la mer. Les tests de qualité de l’eau récents le prouvent : à Tahiti, l’eau vers les voiliers est propre, la pollution vient des rivières, donc de la terre.
La qualité de l’eau est très importante pour les voiliers. La plupart d’entre-nous produisons notre propre eau en puisant l’eau sous nos coques pour la dessaler. Pensent-ils vraiment que nous buvons de l’eau faite de nos pipis et cacas ? La plupart des voiliers possède des cuves d’eaux noires, càd des réservoirs dans lequel se déversent nos eaux usées. Généralement nous vidons ces eaux en mer, loin des côtes.
 
Touristes génants
Par manque d’information et de transparence des politiciens et médias, certains locaux nous haïssent et nous rejettent. La Polynésie a tout fait pour attirer les plaisanciers, mais une fois sur place, nous nous rendons compte qu’ils n’ont jamais adapté les infrastructures et que nous sommes des touristes gênants!
 
Un goût amer
Partis d’Europe il y a bientôt 3 ans avec nos 3 enfants, ayant traversé 2 océans à vitesse d’escargot car le vent est notre moteur, ça laisse un goût amer de nous faire traiter de pollueur. Nous pratiquons une écologie au quotidien avec l’économie de l’eau et d’énergie. Vivre sur un bateau c’est vivre le plus en harmonie possible avec la nature.
 
Inquiets pour l’avenir du nautisme
Les Marquises, qui sont moins visités par les touristes venus par avion, ont diversifié leurs revenus contrairement à certaines îles polynésiennes qui ne vivent que du tourisme par avion. Nous avons eu droit à des articles chaleureux comme « Le tourisme nautique, pilier économique de Nuku Hiva ».
Aux Marquises, nous sommes encore les bienvenus, mais nous ne pouvons nous empêcher d’être inquiets pour l’avenir du nautisme en Polynésie, pour les futurs plaisanciers tout comme pour nous, tant que nous sommes bloqués ici à cause du virus. Malgré les 14 mois passés dans ce magnifique pays, à naviguer entre les Marquises et Bora-Bora, il est très désagréable de se savoir à un endroit où nous ne serions pas les bienvenus.

Extrait de blog

 



La Polynésie : un paradis qui n'en est plus un - Chronique de la haine ordinaire 

23 août 2020

Par William Wallace

Blog : Le blog de William Wallace 

Une dramatique accident survient le 9 août 2020 à Moorea. Un jeune garçon, qui vit sur un voilier et se baigne à proximité, est tué par un bateau à moteur passant à vive allure. En réaction, les autorités... décident de chasser les voiliers du mouillage le plus populaire de l'île ! Explication d'une hérésie. 

Tahiti, Bora Bora, Moorea, ces noms vous font rêver ? Si vous avez le désir d’y séjourner, alors préparez vous à une cruelle désillusion.
La réalité, depuis quelques années, est bien différente de l’image que tout un chacun conserve de ces îles jadis paradisiaques : circulation effrénée, bouchons interminables aux heures de pointe à Papeete, mendiants omniprésents au centre ville, pollution sans équivalent des paquebots de croisière, piètre qualité de la nourriture importée, coût de la vie exorbitant, délinquance et trafic de drogue, vente d’alcool réglementée en fin de semaine en raison des innombrables rixes et violences, taux record de violences conjugales, chiens errants faméliques à tous les coins de rue, tel est le quotidien d’un tahitien lambda. 
Où sont passées les vahinés au corps de rêve et au sourire enjôleur qui venaient jouer du ukulélé sur la plage pour souhaiter la bienvenue aux arrivants ? Elles ont disparu depuis longtemps. 70% de la population est en surpoids et près de 50% au stade de l’obésité.
Qu’importe, rétorquent ceux qui considèrent que l’attrait principal de ces îles, précisément, réside dans le fait que ce sont des îles. Il faut y aller en bateau et s’offrir une croisière de rêve, affirment ceux qui croient encore au mythe polynésien. 
Seulement, ça, c’était avant... Avant qu’une incompréhensible vague de haine anti-voiliers déferle sur les rivages de Tahiti et des 117 autres îles de l’archipel polynésien. Que s’est-il donc passé pour que les voiliers soient désormais jugés indésirables un peu partout, et essentiellement dans les mouillages les plus prisés ? Qu’est ce qui explique ce rejet de plus en plus marqué de ces voyageurs atypiques, qui, le plus souvent, ont tout abandonné pour vivre une vie en dehors de sentiers battus sur leur coque de noix ? 
Retour en arrière...
 
2016-2017. La Polynésie française s’étend sur un territoire vaste comme l’Europe. Pourtant, en dépit de cette immensité, les comportements, à Fakarava aux Tuamotu, ou à Bora-Bora aux îles de la Société, sont les mêmes. 
Fakarava : immense atoll au cœur de l’archipel des Tuamotu, classé "réserve de biosphère" par l’Unesco. Un paradis pour les plongeurs et les voiliers, qui ont l’habitude d’aller mouiller près de la passe sud, aux "sables roses". A l’écart des habitations, des plongeurs, et des pensions de famille qui accueillent les touristes. 
Mais les sables roses, c’est "la" curiosité de Fakarava, que les prestataires de services touristiques font découvrir lors de leurs excursions. Or, selon eux, les voiliers gênent, ils gâchent la vue. Il faut les chasser. S’est on posé la question de savoir si les touristes, eux, n’apprécient pas de voir un beau voilier à l’ancre dans ce décor de carte postale ? Non... A-t-on demandé leur avis à ceux qu’on allait déloger ? Non plus...
Alors, avec une mauvaise foi qui dépasse l’entendement, et sous prétexte de préserver l’environnement, on interdit le mouillage sur les sables roses, et on oblige les voiliers à aller mouiller de l’autre côté de la passe, au beau milieu des patates de corail ! Une hérésie. 
Un voilier doit en effet si possible jeter son ancre sur fond de sable. Elle y est plus efficace, donc la sécurité est assurée. Et surtout, elle n’abîme rien. Au milieu des patates de corail, l’ancre et la chaîne font des dégâts considérables sur l'écosystème. Mais les touristes peuvent désormais faire leurs photos de rêve sans qu’un voilier traîne dans un coin du cliché. Les prestataires sont satisfaits. Les coraux beaucoup moins. L’Unesco pas davantage. 
 
2018-2019. Bora Bora. Le nom fait rêver la planète entière. Les célébrités s’y bousculent, l’hôtellerie de luxe y est florissante. Enfin, en théorie. En pratique, la concurrence acharnée entre les grands hôtels fait rage, et les faillites se succèdent aussi vite que les reprises et les rénovations. Bora Bora, c’est le haut du panier. L’élite. L’inaccessible. Depuis des décennies, les voiliers y jetaient leur ancre sans problème, et sans qu’il y ait le moindre incident avec les riverains. Un plaisancier témoigne. "J’étais arrivé depuis quelques jours, et je me trouvais à une manifestation culturelle. Le hasard me met en présence de la femme du maire, charmante. Nous devisons, quand je lui apprends que je suis venu avec mon voilier. Glaciale, elle me lance qu’elle déteste les bateaux. Je lui demande pourquoi. Elle me répond qu’elle vit au bord de l’eau (évidemment, sur ces îles minuscules, tout le monde vit au bord de l’eau) et que les voiliers... lui gâchent la vue ! Je crois à une plaisanterie. Il n’en est rien."
En effet, quelques semaines plus tard, le mouillage devant chez elle, jusqu’alors prisé, sera définitivement interdit. Quelques mois plus tard, une société privée héritera du monopole de gérer des corps morts partout dans le lagon. Il est interdit de mouiller sur son ancre, et payer un corps mort devient obligatoire, alors que le lagon fait 78 km2...! Les voiliers s’indignent, car la majeure partie du lagon est éloignée des habitations, donc ils ne gênent personne, et ne créent aucune nuisance. Pire, quelques semaines après l’installation desdits corps morts, l’un d’eux cède alors qu’un catamaran américain est amarré dessus. Le bateau finit encastré sur un ponton d’hôtel proche. Les dégâts sont considérables, pour l’hôtel mais surtout pour le bateau. La société qui gère, exploite et entretient les corps morts décline toute responsabilité. La mairie ne veut pas en entendre parler... Malgré cela, les voiliers qui, par souci de sécurité, refusent de s’amarrer sur ces corps morts inadaptés font l’objet de menaces ! 
 
2020. Moorea. Un américain jette l’ancre de son catamaran sur la côte ouest de l’île. Fan de kite surf, il veut seulement profiter de l’endroit et kiter un peu. Il est également handicapé. À peine est-il arrivé qu’une patrouille de la police municipale lui demande de déguerpir. Soucieux de ne pas créer d’ennuis, il s’exécute. Il demande tout de même les raisons de cette injonction. "C’est X qui nous a appelé, il en a marre d’avoir des voiliers devant chez lui." En effet X habite "tout près" : à 800 mètres de là ! De quel droit exige-t-il l’expulsion du voilier ? Mystère... En vertu de quoi la police municipale s’immisce dans ce litige privé ? Mystère...
Mais le summum de la haine anti-voiliers est atteint ces jours-ci. Le 9 août 2020, un jeune garçon d’une famille de plaisanciers anglais vivant sur un voilier est déchiqueté par un bateau à moteur tandis qu’il faisait du snorkeling, à proximité de la plage de Ta’ahiamanu, le mouillage le plus populaire de l’île. Le Parquet ouvre une information. 
Les plaisanciers, endeuillés, sont terriblement attristés par cet accident dramatique. Depuis 4 ans, l’Association des Voiliers de Polynésie (AVP) demandait aux autorités de baliser un chenal afin que les bateaux à moteur (le plus souvent des prestataires) contournent le mouillage, au lieu de passer en plein milieu à des vitesses souvent excessives. 
Ainsi les prestataires pouvaient continuer leur activité, et les plaisanciers, comme les baigneurs de la plage toute proche, étaient en sécurité. À la faveur de ce drame, l’AVP imaginait naïvement qu’elle allait enfin être entendue. 
Coup de tonnerre quelques jours plus tard : les autorités, sous l’impulsion du maire de Moorea fraîchement réélu, décident... d’interdire le mouillage aux voiliers et de les chasser ! Un arrêté en ce sens est attendu sous peu. Incroyable : ce sont les victimes qui sont punies ! Les parents du jeune défunt expriment leur indignation. 
Voilà... En quelques années, les voiliers sont devenus indésirables un peu partout en Polynésie. Vols, insultes, altercations, on ne leur laisse aucun répit. La Polynésie vit essentiellement du tourisme. Les voiliers sont donc une manne inespérée pour toutes les îles, en particulier en cette période troublée par le Covid-19. 
Jusqu’alors, la durée d’admission temporaire (la période durant laquelle un bateau français peut séjourner en Polynésie sans payer de taxes) était de trois ans. On imaginait si ce n’est un assouplissement, du moins un statu quo, puisque les touristes sont tenus à l’écart des îles pour des raisons sanitaires, ce qui constitue un manque à gagner considérable. 
Que nenni ! La durée d’admission temporaire vient d’être raccourcie à deux ans. La Polynésie réduit la durée de séjour des touristes à la voile alors que ce secteur économique est sinistré. Une logique un peu déconcertante...
 
Qu'est-ce qui explique cette chasse aux voiliers ? Les critiques vont bon train : 

les voiliers polluent. C’est faux. L’analyse, par des organismes certifiés et indépendants, de l’eau des zones où les voiliers jettent leur ancre démontre que celles-ci sont... plus propres qu’ailleurs. Dans le même temps on accueille de gigantesques paquebots de croisière qui polluent autant qu'un million de véhicules, sans états d'âme. La pollution a bon dos...

les voiliers détruisent les coraux avec leur ancre. C’est faux. Aucun voilier n’aurait l’idée saugrenue d’aller jeter son ancre au milieu des coraux. C’est dangereux, bruyant, et inefficace. Les ancres sont conçues pour être performantes dans le sable vierge. C’est là que les bateaux mouillent.

les voiliers ne rapportent rien, ils profitent des infrastructures sans rien payer. C’est faux. Chaque voilier dépense des sommes considérables lors de son passage en Polynésie (nourritures, vêtements, pièces détachées, réparations, restaurants, excursions avec des prestataires...), bref, tout comme un touriste "ordinaire". Des données officielles le confirment. 

les voiliers déversent leurs excréments dans les lagons. C’est faux. L’immense majorité des bateaux aujourd’hui est équipée de cuves à eaux noires, qui stockent les déchets organiques et sont déversées au large. Qui plus est, même si l’idée heurte, il s’agit de déchets naturels et parfaitement biodégradables. Dans le même temps, les égouts des "terriens" sont, eux, tous déversés dans les lagons.

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut chasser les voiliers, on les rend responsables de tous les maux possibles et imaginables.
 
Une attitude discriminatoire, pour ne pas dire raciste, qui va bien évidemment à l’encontre des intérêts de la Polynésie comme de ceux des plaisanciers. 
On observe un fait rarissime : pour la première fois, la presse nautique internationale recommande aux voiliers de ne pas aller en Polynésie ! Cruising Word, le prestigieux magazine américain, recommande aux navigateurs à la bannière étoilée d’éviter ces îles, précisant que celles-ci "envoient un message fort selon lequel la présence des plaisanciers n’est plus souhaitée", rappelant en outre des incidents survenus à Huahine et une manifestation locale hostile aux voiliers.  La même recommandation est faite par Voiles & Voiliers aux plaisanciers.
Les besoins de ces derniers sont pourtant pléthoriques, ils sont en attente de marinas, de quais de débarquement pour les annexes, de chantiers navals, de réparateurs, de mécaniciens, de voileries, de pièces détachées, autant de postes pouvant générer une importante activité économique, des emplois, dont la Polynésie a cruellement besoin. 
 
Un plaisancier témoigne : "cela fait des années que je tente d’ouvrir un chantier naval à Tahiti ou Moorea. Chaque fois que je trouve un terrain, et que je propose des solutions, je me heurte à des refus systématiques. Je ne comprends pas."
Pourtant Tahiti-Infos écrit en 2018 à propos des super yachts : "300 à 400 visiteurs, 1 milliard XPF à l’économie locale, 3 millions XPF de retombées économiques moyenne par visiteur." Soit au total 2,5 milliards XPF. Pour les plaisanciers à la voile, c’est 1,5 milliard XPF qui tombe dans l’escarcelle de la Polynésie. Malgré un manque criant d’infrastructures d’accueil. Le syndicat des activités nautiques de Polynésie française déclare qu’un travail est en cours "pour accueillir toujours mieux les usagers locaux et internationaux des lagons".
C’est sans doute pour cela qu’on va interdire aux voiliers de mouiller à Ta’ahiamanu...!
A propos du manque de moyens et d’offres de service aux voiliers qui permettraient pourtant de générer une activité économique considérable, le syndicat indique : "certains ont été réalisés, d’autres le seront dans les prochaines années. Il nous semble important d’encourager la création de micro-services aux yachts dans les autres îles, afin de limiter le temps de séjour de ces bateaux sur Tahiti."
Un beau discours théorique, mais en pratique, les voiliers se heurtent à une hostilité croissante, des mesures qui tendent à les empêcher de mouiller dans les endroits adaptés, et pire encore, ils vont prochainement être sanctionnés alors qu’ils viennent de perdre l’un des leurs dans des circonstances dramatiques. 
Un accident survenu précisément parce que les mesures de prudence préconisées depuis des années par les voiliers eux-mêmes ont été superbement ignorées par les responsables. 
 
Bref, un peu partout en Polynésie désormais, les voiliers sont jugés indésirables. Cet étonnant repli sur soi de ces îles traditionnellement dépeintes comme hospitalières et accueillantes interpelle. 
Effets indirects de la crise du Covid-19 ? Résurgence d’un racisme ordinaire aussi infondé que condamnable ? Réveil de velléités indépendantistes ? 
Quelles que soient les motivations des adversaires toujours plus nombreux des voiliers, et leurs justifications écologico-sécuritaires, il est navrant de constater que des êtres humains sont incapables de vivre en harmonie dans des endroits qui ont pourtant tous les atouts pour être de véritables paradis sur terre. 
Les terriens entendent imposer des contraintes parfaitement injustifiées aux marins. Et les marins devraient les subir sans sourciller ? Imaginons un instant que, pris d’une brutale frénésie d’avoir eux aussi toutes leurs aspirations satisfaites, les marins, soudainement investis du pouvoir de réglementer, décident de faire raser les maisons qui se trouvent devant l’endroit où ils ont jeté leur ancre, sous prétexte que ça leur gâche la vue, et qu’ils préfèrent une nature vierge de tout occupant... On leur rirait au nez, bien sûr... 
Et pourtant, l’inverse devrait être accepté ? 
 
Un touriste de passage, navigateur à l’occasion, résume bien la situation : "la Polynésie, c’est tellement loin, tellement cher, si c’est pour être accueilli de cette façon, plus jamais... il y a bien d’autres pays dans le monde tout aussi beaux et beaucoup moins onéreux, où je n’aurai pas le sentiment comme ici d’être indésirable. C’est détestable..."
Bref, en frappant d’ostracisme les voiliers, la Polynésie est en train de scier consciencieusement la branche sur laquelle elle est assise. Son image à travers le monde est ternie, sa réputation de terre d’accueil est écornée, et elle se prive de ressources considérables dont elle a pourtant grand besoin compte tenu de l’impact de la crise sanitaire. 
Les voiliers ne sont pas les ennemis des terriens, et n’aspirent qu’à la paix et la tranquillité, de même que les terriens n’ont pas à se faire les ennemis des voiliers sous des prétextes fallacieux. 
Faire la chasse aux voiliers comme jadis le maccarthysme a fait la chasse aux sorcières est vain et n’apportera rien à personne. 
Les responsables politiques vont-ils continuer sur cette voie sans issue, ou bien corriger le tir, et enfin comprendre qu’il y a de la place pour tout le monde dans les lagons, pour autant que chacun fasse preuve d’un peu de tolérance, de compréhension et d’humanité ? 

mardi 25 août 2020

MESSAGE POUR LES COPAINS DE LENNY


Depuis le mois de Mars, suite à un problème technique avec l'application "Family link" (que je vous déconseille), le compte google de Lenny a été perdu et il n'a plus accès à sa boite mail, il a aussi perdu tous ses contacts. Si vous souhaitez lui écrire, vous pouvez le faire à notre adresse, il sera ravi de vous donner des nouvelles. 
Email : lespiedsdansleau@live.fr

dimanche 2 août 2020

Raiatea et Tahaa


A 20 milles seulement de Huahine, les îles de Raiatea et Tahaa. 2 îles encerclées par un même lagon que nous atteignons après une très courte nav de 3h.


Nous entrons par une des nombreuses passes et sommes étonnés de voir des dizaines des pontons et d'hotels délabrés et laissés à l'abondon. 



Nous tournons autour de l'île au moteur pendant près de 3 heures pour trouver un endroit où poser notre ancre. Le sondeur n'indique pas moins de 25 metres au plus près de la côte. Finalement nous nous aventurons à passer dans un petit chenal où il n'y a que 20 cm sous les quillons. Là, nous voyons un seul bateau, un catamaran, lagoon lui aussi. Nous posons l'ancre pas loin de lui par moins de 2 m de profondeur. C'est l'endroit parfait pour effectuer quelques travaux sous la nacelle. En effet, avant notre départ des Marquises, un autre propriétaire de Lagoon nous a raconté qu'il a perdu un de ses hublots de survie (hublots situés du coté intérieur des coques, à fleur d'eau, et qu'il faut casser à l'aide d'un petit marteau en cas de retournement du bateau). L'eau s'est alors engouffrée par mètres cubes, mettant l'équipage et le bateau en danger. J'ai donc contacté Lagoon en métropole qui m'ont tout de suite envoyé 2 kits pour sécuriser les fameux hublots.


Après avoir envelopper ma main dans un sac pour ne pas mouiller mon doigt et fixer des bouts pour pouvoir rester assis, le kayak lui, servant d'établi pour poser mes outils et Cécile mon assistante , le travail peut commencer. 1 heure sera nécessaire pour sécuriser les 2 hublots.



Aussitôt remontés dans le bateau, la pression redescend un peu. Quand on ne le sais pas, on ne s'inquiète pas, mais en sachant que les hublots peuvent se décollés à tout instant, je vous assure que les navs de nuit ne sont plus les mêmes. On avait du mal à fermer l'oeil et on écoutait le bateau grincer et craquer à chaque vague en espèrant qu'on pourrait arriver à la prochaine destination. J'avais quand même découpé un morceau de contre-plaqué que je pouvais visser de l'intérieur au cas où.
Nous louons une voiture à prix correct cette fois (50€/jour) et partons pour une visite de l'île. Comme à Huahine, la végétation est très dense, les montagnes sont magnifiques, et l'accueil, bien plus chaleureux qu'à Tahiti. Dommage que les communes ne développent pas plus de sentiers de randonnée.


Nous faisons le tour complet de l'île qui fait environ 200 km² et nous aperçevons, comme sur Tahiti et Moorea, qu'il n'y a aucun accès au bord de mer et surtout aucune plage.



Sauf celle ci,  une petite baie bordée d'un mur en pierre et d'un petit parc recouvert de gazon que toutes les cartes touristiques ou marines (navionics) appellent "LA PLAGE". (Il faut le dire vite)


Nous continuons notre route jusqu'à un point de vue indiqué sur les cartes, qui surplombe la baie. Au début, sur les autres îles, nous avions du mal à comprendre pourquoi nous ne trouvions pas ces points de vue, mais ça y'est, nous avons compris. En fait ça veut dire qu'il n'y a POINT DE VUE...tout simplement. La photo de droite est zoomée sur la baie.


En retrant au bateau, nous apperçevons ces "pêcheurs" locaux qui relèvent un trémail (filet destructeur) de près de 500 m et qui rejettent des bébés requins MORTS dans le lagon (photo de droite), et en pleine journée à la vue de tout le monde. Une fois de plus, on est bien loin des reportages qu'on voit à la télé, qui nous parlent de réserve marine et de protection de l'environement.



Pour changer radicalement de sujet, ceux qui me demandent comment va mon doigt, voici un apperçu après 3 semaines. Ca cicatrise doucement.


Quelques jours plus tard, nous partons nous mettre à l'abri dans la baie de Vairahi, en vue d'un mara'amu (et oui encore un). Comme dans toutes les îles de la société, le passe temps favori des locaux, profiter de l'erre de notre bateau pour nous suivre pendant plusieurs milles où alors ils entretiennent leur bronzage.



C'est dans cette baie que nous passons la fête des pères, sous la pluie, mais pour garder le moral, je nous prépare un petit cochon braisé en marmite pendant 4h.



Après une semaine quasiment enfermés au bateau , je reçois un coup de fil pour me dire que nos batteries sont arrivées. Je saute aussitôt dans un taxi et en 1 heure de temps, tout est rebranché. Résultat : ça change la vie.

La maintenance continue avec le changement des impellers (circuit de refroidissement du moteur), on peut dire qu'il était temps!!!


Nous profitons de quelques jours de beau temps avant le prochain mara'amu pour faire un tour sur l'île de Tahaa à seulement 5 milles. Son lagon est magnifique et immense. L'occasion pour nous de dégourdir nos jambes.



En arrière plan, l'île de Raiatéa


Sur notre retour, nous croisons de nombreuses "constructions" éparpillées dans le lagon et qui semblent abondonnées pour la plupart... quoi que celle de droite à quand même l'antenne TV.


Un ptit mot rapide sur la sécurité à bord des navires à passagers. Je me rappelle le jour où la directrice de la DPAM m'avait dit qu'ici, ce n'était pas vraiment la France... Je vous laisse le soin d'en juger par vous même.



Nous voilà de retour à Raiatéa pour nous abriter. Tant pis pour le mauvais temps, Lenny est content de retrouver ses copains.