mercredi 27 mai 2020

Corona virus et crabe de cocotier

 


Après une nav de près de 3 jours avec des conditions très favorables (14 à 18 kts de vent) , nous arrivons aux Tuamotus. Un atoll que nous connaissons déja bien , Raroia, et que nous apprécions particulièrement. De nombreux oiseaux marins viennent nous accueillir .
 
 
Nous mouillons devant le petit village de 200 habitants et descendons nous dégourdir les jambes. Pendant la balade, nous découvrons cette petite église en plein air, hors du commun.
 
 
Lenny sillonne les rues sur sa planche à la recherche de ses copains.
 
 
En m'attardant devant une montagne de bouées entassées devant une maison, je repense à l'époque où j'étais marin pêcheur et que je les achetais à 65 € l'unité. Toutes ces bouées viennent des bateaux de pêche en haute mer qui les perdent, elles viennent alors s'échouer sur les atolls.
 
 
Pendant ce temps là, Lenny a retrouvé tous les enfants du village.
 
 
A peine 4 jours que nous sommes arrivés et nous apprenons que le corona virus prend de plus en plus d'ampleur. La plupart des pays ferment leurs frontières et passent en confinement. La France et la Polynésie bien sûr n'échappent pas à la règle. Nous partons donc nous isoler à l'autre bout de l'atoll car il nous est désormais interdit de descendre au village.
 
 
Aussitôt ancrés, c'est parti pour l'exploration.
 
 
 
Avant de partir, les habitants nous ont demandé de planter des pieds de "Tamanu" pour restaurer la végétation sur les différents motus où nous ferons escale.
 
 
2 semaines sont passées mais le confinement est repoussé à nouveau de 15 jours. Nous nous déplaçons de quelques milles à l'intérieur de l'atoll pour changer de décor. L'occasion de faire quelques prises en drone.
 
 
 
Nous continuons nos activités habituelles, promenades à marée basse sur le récif du coté océan, pêche et collecte de coquillage et bien sûr, détente.
 
 
 
 
Entre chipolatas, cuisses de poulet ou brochettes de marlin , les BBQ s'enchainent pour notre plus grand plaisir, mais aussi pour économiser notre gaz.
 
 
 
 
 
 
Sans oublier nos spéciaux de poisson, thon mi-cuit ou encore wahoo à la crème et beurre à l'ail.
 
 
Durant ce séjour forcé, nous avons droit à près d'une semaine de pétole. La mer est comme un miroir.
 
 
 
Vue de différents mouillages.
 
 
 
 
Après 40 jours de confinement, il faut trouver de nouvelles activités. Nous nous attaquons à la construction d'une cabane avec les matériaux trouvés sur place.
 
 
 
 
Notre stock de poisson quasiment épuisé, je décide de partir en kayak à l'extérieur de l'atoll pour pêcher à la traine. Mais malgré que ce soit une bonne idée, je ne vais pas assez vite pour prendre un poisson. Tant pis, j'aurais essayé.
 
 
Après cet échec, nous partons ramasser quelques maoas (une epèce de borgos) qui nous ferons plusieurs repas.
 
 
 
A 16h pile (enfin plus souvent entre 15h et 15h30), c'est notre moment préféré de la journée, le goûter. Cette fois, c'est pretzels géants et virgin mojitos.
 
 
Et pour nos ptis dej, Cécile nous fait ses délicieux petits pains accompagnés de beurre , de confiture et même de nutella pour les jours difficiles.
 
 
 
Après plus de 50 jours de confinement, le temps nous semble long, on commence à en avoir marre des cocotiers. Mais nous nous consolons en pensant à nos amis qui sont entassés dans une marina à Tahiti ou encore aux Marquises à plus de 100 bateaux, sans avoir le droit de descendre, ni même de se baigner à l'arrière et pour la plupart avec des enfants. Nous mesurons cette chance que nous avons et continuons de profiter au maximum de cet endroit désert.
 
 
 
 
Mais il n'y a pas que du mauvais dans notre situation. En effet, grâce à ce confinement, nous avons fini par trouver enfin ce que nous cherchions depuis un moment... un crabe de cocotier. Et quand je dis "un", en fait nous en avons trouvé 6 un soir et au hasard. Nous sommes retournés le lendemain soir, armés cette fois de nos appareils photo et en avons trouvé 4 autres.
 
 
 
 
 
Nous en avons gardé 1 pour gouter. Verdict : ça a un goût de crabe.
 
 
Nous sommes très contents de notre découverte et avons passé des heures à les observer, mais notre coup de coeur n'est pas un crabe de cocotier mais un soudard (bernard l'hermite) qui est devenu tellement gros qu'il n'a pas trouvé de coquille à sa taille. Il s'est tailler un costume sur mesure... en noix de coco.
 
 
Quelques jours plus tard, lors d'une plongée dans la passe, nous apercevons un banc de thons qui chassent à l'extérieur de l'atoll , nous décidons de partir en annexe pour essayer. Cette fois, avec la bonne vitesse, ça mord. Nous avons pris 6 thons jaunes et 1 bonite, pas aussi gros que d'habitude, mais cela suffit à nous redonner le sourire. Nous en avons gardé 3 et distribué le reste au village.
 
 
 
Voilà, après 62 jours de confinement total, nous sommes tous les 3 en pleine forme et saurons demain si le confinement sera levé.
 
 
 
Nous pouvons désormais publier ce message de la part de l'équipage de Temptation
 





samedi 16 mai 2020

Dernière ligne droite aux Marquises


 Les joints et roulements d'embases ayant atteint leur nombre d'heures de fonctionnement, nous mettons le bateau à terre à peine 3 heures sur l'île d'Hiva Oa pour effectuer les changements. J'en profite également pour changer quelques coulisseaux de grand voile.



Joints tout neufs, roulements tout neufs, niveau d'huile inverseur OK, gasoil, courses, gaz.... la liste était longue mais tout à été fait, nous pouvons donc remettre le bateau à l'eau.


Sur notre nav retour de seulement 1h30 pour rejoindre l'île de Tahuata, nous finissons nos dernières courses de frais.


Les quelques jours qui nous restent avant notre départ, nous profitons pour dire au revoir à tous les copains rencontrés à terre ou en bateau. Lenny, lui, invite une dernière fois ses copains de classe.


Dernière balade également, au coucher du soleil


Et puis, il nous reste une chose importante à récupérer. Vous vous souvenez des rostres de marlins ? Joseph n'ayant pas eu le temps pour tout faire, c'est Marc du village d'hapatoni qui terminera le boulot. Les voici terminés et le résultat est incroyable.




En gros plan pour plus de détails ... (n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour agrandir)





Nous levons l'ancre, direction Fatu Hiva pour notre dernière escale aux Marquises. L'arrivée dans la baie des vierges est toujours à couper le souffle.


Les paysages, les odeurs et l'ambiance sur cette île sont absolument magiques. Dommage que nous ne pouvons pas partager tout ça à travers les photos.


Là aussi, nous profitons de ce stop pour dire au revoir à toutes ces personnes qui nous ont accueillis et invitons nos amis Sopi, Léa et leur fils Poéfitu à venir partager un repas avec nous.


Rappelez vous, l'île de Tahuata est réputée pour ses sculptures sur os, celle de Fatu Hiva pour ses tikis en bois. Sopi est l'un des meilleurs sculpteurs sur bois des Marquises. Ces modèles ci dessous font environ 70 cm et près de 10 kg et sont destinés à la vente sur les marchés de Bora Bora.



Il nous a même fait une batte (pour assommer les poissons) avec l'inscription gravée "Toahé étaï" qui signifie "guerrier de la mer" en raison de ma taille et de tout le poisson que nous pêchons.


Ca y'est, le jour du départ est arrivé. L'île s'éloigne peu à peu, je jette un dernier regard en arrière en me demandant si nous reviendrons un jour aussi loin. Peut être Lenny quand il sera plus grand, qui sait ???


A peine 1 heure que nous avons mis les voiles et voilà que nous sommes escortés par 2 orques. Nous profitons de ce spectacle magnifique. Cela aurait pu arrivé n'importe où, n'importe quand, mais le jour de notre départ, voilà qui conclue en beauté notre visite aux Marquises et quel souvenir inoubliable pour Lenny!!!



Après 3 mois passés dans ces îles perdues au milieu du Pacifique, c'est avec la tête pleine de souvenirs que nous repartons pour de nouvelles aventures. Notre route passant par les Tuamotus, nous ferons donc un stop d'un mois. Nous avons hâte de retrouver ces mouillages paradisiaques et profiterons de cette occasion pour essayer de s'arrêter dans les 4 derniers atolls (Kauehi, Manihi, Ahe et Tikehau) que nous n'avions pas pu faire l'année dernière à cause du mauvais temps.