Vous vous souvenez sûrement de ma publication sur Tahiti et Moorea (visible dans les archives du blog), ou j'expliquais que nous (les voiliers) n'étions pas les bienvenus. En voici un deuxième aperçu, mais cette fois, après le virus, illustré avec cette photo... qui en dit long.
Sachez que pendant la crise du Corona virus, beaucoup de bateaux ont été salement mis à la porte (pour rester poli) des iles des Marquises avec obligation de la DPAM (AFFMAR) de rejoinre l'ile de Tahiti. Résultat, les 2 marinas encombrées, et pas 1 m² disponible pour poser son ancre. La population des voileux (comme ils nous appellent) devient encore une fois la cible principale de la population locale et l'étiquette du corona virus est alors colée sur nos fronts. Les gens ont peur de nous et surtout ne veulent pas de nous chez eux et le message est très clair. Pour rappel, le virus est arrivé en Polynésie par avion et non par la mer et en plus par Madame la député de Tahiti en personne.
Vous avez tous vu notre dernière publication sur notre confinement aux Tuamotu, voici comment cela s'est réelement passé. Nous arrivions des Marquises avec les frigos pleins de poisson et apprenons quelques jours plus tard que nous avons interdiction de sortir de l'atoll. Jusque là, rien à signaler, tout va bien. Mais après 1 mois sans pouvoir faire le moindre achat, nos frigos et nos placards ressemblent à ceux d'un bateau neuf sorti d'usine, c'est à dire vide. La situation peut devenir délicate si le confinement dure pus longtemps. Mais à ce moment là, nous ne savions pas que ça allait durer encore 1 mois. Nous commençons alors à envoyer des emails à la DPAM, seul organisme ayant le pouvoir de nous donner une dérogation de sortie pour aller faire de courses à Makémo, l'atoll le plus proche (60 milles). Sachez qu'à Raroia, il y à une petite superette que certains voileux aiment appeler "Carrefour" mais qui n'est en fait pas plus grande que notre dinghy et surtout qui n'accepte pas de carte de crédit tout simplement car il n'y a pas d'internet. Pas besoin de vous dire que "légumes, fruits ,produits frais et internet" sont des mots qui n'existent pas sur cet atoll. Nous reçevons une réponse de la Dpam quelques jours plus tard pour nous informer qu'ils peuvent nous faire une dérogation mais que de toute façon la secrétaire de Makémo, mme Corinne Levy (anti voileux) ne voudra pas nous accueillir et pour motif, je la cite " si ils ne peuvent pas payer par carte, c'est simplement parce qu'ils n'ont pas d'argent sur leurs comptes" (en parlant de nous). Pour rappel, en France et dans tous les toutes les iles françaises, la seule raison valable de sortie était pour s'approvisionner. Je renvoie donc des emails un peu partout en insistant jusqu'au Haut Commisaire et reçois une réponse de la directrice de la Dpam qui me rappelle qu'en Polynésie ce n'est pas "vraiment" la France et que chaque maire fait ce qu'il veut. Nous n'avions alors pas d'autres choix que d'aller ramasser des maoas (coquillages) et de rationner, diviser et rediviser les queques grains de riz qui nous restaient en espérant la levée du confinement (bien évidemment tout ça ne se voit pas à travers les photos d'un blog). Nous apprendrons bien après, que beaucoup de bateaux étaient dans le même cas et que plus d'une centaine de plaintes ont été déposées pour "non assistance à personne en danger" et "abus de pouvoir".
Il y a eu ensuite, LE DECONFINEMENT et voici l'accueil que chaque bateau à eu droit en Polynésie ces dernières semaines. Les gens nous regardent comme si nous sommes des chiens galeux et leur premiers mots en s'adressant à nous c'est "vous arrivez d'ou?" avec un ton plutôt agressif.
Voici comment s'est passé notre arrivée à Tahiti:
Cécile me dépose en dinghy sur un petit ponton et à peine accostés, nous nous faisons insulter de tous les noms, de sales "français", modits voileux, retournez d'ou vous venez, bref la totale. C'est à ce moment là que mon calme est ma patience légendaire de 0,1 seconde à pris la relève. J'ai commencé en lui demandant de bien se regarder dans un miroir (car tous les polynésiens ont une tête de chinois et celui ci en particulier), alors si quelqu'un devait rentrer chez lui, ce serait lui le premier. Ensuite je lui ai rappelé que toute la polynésie SANS EXCEPTION, croulait sous les aides et subventions de la France, que ce soit bateaux de pêche, maison préfabriquées, pick up Toyota HILUX double cabines, pirogues à balancier, culture de coprha (coco), vols et hébergements pour les enfants qui partent faire des études en France, dédommagement colossal à chaque famille pour les essais nuclaire de 1966 et tenez vous bien, pour ce dernier cas " dédommagement A VIE"... je pourrai continuer comme ça jusqu'en bas de la page. Autre chose aussi, quand on va faire des courses en grande surface, les voileux sortent avec des caddies pleins à craquer, pendant que les polynésiens sortent avec une bagette de pain et un fromage babybel. Alors on peut facilement se poser la question suivante. Si les "sales français" arrêtaient de faire le tour du monde pour visiter leurs îles pourries par leur propre racisme et que la "maudite France" arrêtait de leur donner des subventions dans tous les sens, que deviendrait il de tous ces fégnants de polynésiens qui ne savent même pas aligner 2 mots de français et à part bronzer dans leur pirogue, passent leur journée à jouer du ukulélé sous un cocotier en méprisant tous les français qui passent devant eux ??? Alors quand on voit écrit dans les magasines "CE QUI VOUS MANQUERA LE PLUS, CE N'EST PAS LES PAYSAGES MAIS L'ACCEUIL ET L'HOSPITALITE DES POLYNESIENS", désolé de vous dire ça mais c'est un énorme mensonge. Peut être était-ce vrai il y a 30 ans, mais dans ce cas, il faudrait remettre à jour certaines informations. Tout cela sans même vous parler de la misère qui faite rage, des dizaines de clochards étalés devant la sortie des grandes surfaces, des détritus qui s'entassent le long des routes, des meutes de chiens érrants, des pêcheurs qui vendent du poisson sans glace, posé à même le troitoir en plein soleil où encore ces femmes qui viennent à couple de notre bateau pour essayer de nous vendre les fameuses "langoustes" qui ont à peine la taille d'une grosse crevette...n'est ce pas là le décor d'un pays défavorisé?? Malheureusement pour nous, les frontières vers les autres pays ne sont toujours pas ouvertes, nous sommes donc pris au piège dans ce que certains appellent "le paradis sur terre". Encore une fois, je vous rappelle que j'essaie de mettre que le meilleur sur le blog mais je dois aussi vous dire la vérité telle qu'elle est. Sachez une chose, en Polynésie "française" dans les iles de la Société plus particulièrement, il n'y a que les aides qui sont françaises, pour tout le retse, ils ne veulent pas entendre parler de la France et encore moins des français. Quand je pense à nos prochaines escales: Huahine, Raiatéa, Tahaa, Bora Bora, Maupiti et Maupihaa, et toutes ces personnes rencontrées qui y ont déja fait escale et nous ont raconté leur séjour, j'ai presque envie de retraverser le Pacifique à l'envers pour rentrer en Caraibes. Mais encore une fois, nous sommes beaucoup de bateaux dans la même galère et c'est grâce à eux que nous surmontons cette épreuve en se retrouvant un jour sur un Lagoon, un coup sur un Ovni, un soir sur un Bélize... Merci à vous "les voileux" du tour du monde.
Vous trouverez ci dessous quelques liens qui vous enlèveront de la tête cette image de "Paradis" que l'on nous fait croire depuis des années.
https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/association-voiliers-polynesie-s-insurge-denonce-cabale-dont-serait-victimes-plaisanciers-836302.html
https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/eaux-baignade-qualite-qui-laisse-desirer-574695.html
https://www.tahiti-infos.com/tags/VIOLENCES
https://www.tahiti-infos.com/L-assainissement-a-Tahiti-est-encore-quasiment-inexistant_a147512.html
https://www.geo.fr/voyage/la-polynesie-est-elle-au-rendez-vous-du-mythe-169578
https://www.tahiti-infos.com/Nous-ne-sommes-plus-dans-la-pauvrete-mais-dans-la-misere_a165608.html
http://www.slate.fr/story/75468/alcoolisme-tabagisme-obesite-tahiti