jeudi 14 janvier 2021

Retour en Caraibes et gros changement de dernière minute


Notre frigo étant bien plein suite à notre dernière prise, un thon à z'ailes jaunes de 25 kg, nous décidons d'en faire profiter les copains et nous nous retrouvons à bord de leur cata (de loc) pour une autre session de wake board avec les enfants, suivi d'un bon repas



Entre repas, apéro et session de wake, nous descendons faire une ballade sur le motu juste en face et Lenny leur montre cette fois, où trouver et comment préparer un coeur de palmier. Les enfants sont contents d'avoir pu assister à cette démonstration de "survivor"


Malheureusement, toute bonne chose a une fin et nous devons dire au revoir à nos amis qui doivent profiter d'une petite fenêtre météo pour rentrer car ils doivent rendre le bateau à Raiatea. Bonne nav les amis, on passera vous voir en France.


Les jours passent, les semaines passent et la date limite que l'on s'était fixée pour rentrer à St Barth se rapproche. Nous commençons à préparer le bateau, pleins de gasoil, avitaillement, vérification du grément , des moteurs et prendre un billet d'avion pour éviter cette traversée à Lenny. En effet il s'agit là d'une traversée pas comme les autres qui se fera en 2 parties, le Pacifique et la Caraïbe. Ces 2 navs face aux vents, aux courants et aux vagues avec un bateau de série ne seront pas de tout repos. 

Voici l'idée:

 Première partie: nous partons de Fakarava début Janvier en direction de l'atoll de Hao à 280 milles, ensuite l'archipel des Gambiers situé à 460 milles plus loin et qui sera notre dernière escale avant le Panama. Des Gambiers, nous nous dirigerons vers l'ile de Pâques  à 1100 milles plus au Sud Est et longerons la partie nord de l'anticyclone  de Pâques pour profiter des vents plus réguliers de secteur Sud Est, parfait pour caper directement vers le Panama à 3268 milles après ce dernier virage. Autrement dit, une nav de plus de 5100 milles, d'environ 5 à 7 semaines selon les conditions météo. 

Après avoir retraversé le canal du Panama, qui, en passant, a doublé les tarifs depuis la crise du covid, nous attaquerons la partie la plus difficile. En effet les conditions météo en Caraïbe sont beaucoup plus dures que dans le Pacifique.

Deuxième partie: Du Panama, nous remonterons face à un vent régulier établit entre 20 et 25 knt à cette période de l'année et une houle comprise entre 2 et 3 m sur une distance de 260 milles pour rejoindre la ville de Carthagène. De là, nous partirons vers Aruba située à 360 milles plus à l'Est. Et pour finir, nous mettrons le cap sur St Barth à 520 milles vers le Nord Est. Cette nav de 1140 milles (à vol d'oiseau) nous prendra entre 12 et 15 jours car il y aura beaucoup de près serré et donc beaucoup de bords à tirer. Donc Rendez vous vers le mois de mars à St Barth. 


Après tous nos préparatifs, nous retrouvons d'autres amis, Pascal et Martine du bateau Steel Band avec qui nous avons passé de très bons moments ces 2 dernières années. Nous décidons de nous rendre au sud de Faka, pour changer un peu de décor. Nous traversons le lagon de 35 milles sous voile dans à peine 10 knt de vent et sommes obligés de faire un stop en milieu d'après midi car l'ensoleillement ne permet plus de voir le patates de corail. Toutes les occasions sont bonnes pour partager un moment autour d'un repas.



Nous profitons de cette courte escale pour aller explorer de nouveaux motus et pour Lenny, agrandir sa collection de  coquillages.




le temps étant très mitigé, nous décidons de rester une journée et une nuit de plus. J'en profite pour prendre rendez vous chez la coiffeuse. Lenny lui, prend des cours de dessin avec Martine.



Le beau temps revenu, nous relevons les voiles et finissons les quelques milles qui restent pour se rendre à la passe sud. Ici, une seule préoccupation, les horaires de marées. C'est elles qui rythment nos journées.




Noël approchant, il est temps maintenant de préparer les décorations et de réfléchir à la fabrication du calendrier de l'avent. C'est Cécile qui s'en charge avec l'aide de Lenny et le résultat est plutôt sympa.



Quelques jours avant Noël, nous recevons un appel pour une visite du bateau. Alors que nous étions déjà prêts mentalement et surtout à moins de 10 jours de quitter la Polynésie, ce coup de fil imprévu scellera le sort de notre Temptation. Nous retraversons le lagon jusqu'au nord pour accueillir notre visiteur au seul village de l'atoll. Après 2 jours à visiter et essayer le bateau, notre visiteur nous informe qu'il est très intéressé et qu'il souhaite faire expertiser le bateau le plus rapidement possible. Rendez vous pris avec l'expert, nous levons l'ancre dès le lendemain en direction de Tahiti. Après 30 heures de nav, nous arrivons à la marina de Papeete, notre première fois en marina depuis notre départ. L'expert est déjà là avec le futur acheteur et c'est parti pour 4 h d'inspection, des fonds de cales jusqu'à la tête de mat, rien n'est laissé au hasard. Le lendemain matin, c'est au tour de l'extérieur du bateau d'être inspecté.


Résultat de l'expertise: Impeccable, le bateau est en super état, seule prescription : prévoir un changement de voiles d'ici 3 à 5 ans. Nous passons donc à la dernière étape, paperasse et virement. Ca y'est, alors que nous ne l'attendions plus, Temptation vient d'être vendu en à peine 4 jours.


Nous prenons un certain temps à comprendre ce qui nous arrive et pouvons enfin décompresser. Cécile est soulagée car l'idée de se faire le Pacifique à l'envers ne la faisait pas sauter de joie, moi beaucoup moins, car comme tout le monde sait, j'ai peur de l'avion et en plus ça aurait pu être une bonne expérience, une nav un peu plus technique, tant pis ça ne sera pas la dernière. Et bien sûr Lenny, très content que l'on rentre tous ensemble.


Cécile et Lenny font leur Adieux à notre cher petit bateau qui nous a emmené si loin, et pendant que nous faisons des allés retours pour déposer nos cartons à la poste, Lenny lui, continue d'attraper tous les poissons de la marina.



Nous sommes le 24 décembre et nous ne passerons pas Noël ensemble car demain je pars à 4 h du mat pour convoyer le bateau à Rangiroa avec les nouveaux propriétaires. L'après midi, nous déménageons nos valises chez des copains qui nous prêtent leur appartement. Nous grignotons un petit bout rapide ensemble, derniers bisoux et je rentre dormir au bateau.


Ca y'est , mon réveil vient de sonner, je mets en route et c'est parti pour ma dernière et pire nav. En effet, il y a 220 milles jusqu'à Rangi, seul problème, il n'y a pas 1 knt de vent. Je pousse les moteurs à 2500 tours, la mer est comme un lac et le bateau file à 8 knts. Et pendant que Cécile et Lenny me suivent sur Marine Traffic, je me rapproche doucement de ma destination finale.



Bien que nous n'avons plus de domicile fixe, le père Noël a quand même réussi à retrouver Lenny. L'après midi, c'est détente à la piscine de la résidence.



Deux jours après que je sois arrivé à Rangiroa, j'apprends que le virement de l'acheteur n'est toujours pas sur mon compte à cause des jours fériés, week-end et compagnie. Je dois donc attendre que l'argent soit sur mon compte avant de partir et  je repousse mon vol pour Paris à la semaine prochaine, tandis que Cécile et Lenny rentre sur le vol prévu du 29.


Pas de chance sur ce coup là, le lendemain l'argent est sur le compte. Tant pis, c'était quand même important d'attendre la confirmation. Je prends aussitôt un vol pour Tahiti, j'ai rendez vous chez notre ami Eric (le boulanger) qui vient d'arriver à la marina de Papeete. C'est à bord de son bateau "Compay" un monocoque de 40 pieds que je vais loger jusqu'à mon vol du 8 janvier. Nous passons le jour de l'an ensemble et nous faisons plaisir avec une bonne galette des rois (une 2 parts).


Pendant que de l'autre coté du monde, Cécile et Lenny ont rejoint mamie Danièle. Ils ont aussi mangé la galette mais avec des températures que seuls des pingouins peuvent supporter. (enfin, de mon point de vue)



8 jours plus tard, je prends mon vol pour Paris. Tout s'est bien passé. Arrivé devant l'hôtel, une dame m'attend avec un colis un peu spécial. Nous avions promis à Lenny de lui prendre un (petit) chien dès que le bateau serait vendu, c'est chose faite, le temps d'attendre mon vol pour Paris, Cécile de son coté à trouvé cette annonce (un peu précipitée) mais finalement qui tombe pile poil au bon moment. C'est donc avec ce féroce chien de garde que je monte dans le train pour les rejoindre à Vichy.


C'est ainsi qu'une page se tourne dans nos vies et malgré cette année un peu bizarre, nous ne regrettons rien car le plus important était le voyage en famille. Certains d'entre vous se doutent que ce ne sera pas mon dernier bateau, et un jour où l'autre, nous repartirons pour finir ce tour du monde. Merci à tous de nous avoir suivi, bonne nav et bon vent.

Team Temptation


vendredi 27 novembre 2020

Retour dans les Tuamotu


Voilà 2 mois que nous sommes plantés à Tahiti dans le seul et inconfortable mouillage autorisé. Toutes les visites pour la vente du bateau n'ont rien donné, pas parce qu'il n'est pas en bon état ou mal entretenu, bien au contraire, les gens n'ont pas l'argent pour ce type de produit et les offres fusent à coup de 50 à 80 000 € plus bas que le prix annoncé. Nous profitons d'une fenêtre de 2 jours de vent de secteur Nord West pour retourner vers les Tuamotu. Après 2 jours de nav dans 12 knt de vent, à quelques milles devant la passe d'Apataki, nous prenons un petit marlin qui se décroche juste au bord. OUF !!! Pas de temps pour ça car nous allons caréner pour plusieurs jours



Nous mouillons devant le chantier à 8h un mardi matin, mais malheureusement pour nous, le gérant du chantier était visiblement trop fatigué du lundi et à décidé de ne rien faire de sa journée et de remettre au lendemain notre mise à terre. Le soir, nous allons nous coucher sans trop nous faire d'illusions, en se disant que demain il aurait sûrement mal aux cheveux où même pire !!! Et oui, depuis que nous sommes ici, nous commençons à bien les connaitre. Coup du sort, le gérant est en pleine forme, mais le vent est passé plein Nord dans la nuit et s'est levé à 25 knt. Impossible de sortir aucun bateau. Ce qui est sûr, c'est que nous avons appris à être trèèèèèèèèèèès patient . Bref, la météo annonce beau temps pour vendredi et le gérant me dit : "demain à la première heure". Le lendemain, je suis debout à 5h comme tous les jours, puis quand tout le monde est réveillé, nous prenons le pti dèj vers 7h. Les heures passent, il est 10h et toujours pas de nouvelles, je passe donc un coup de VHF et la secrétaire me répond que ça va bientôt être bon. Wouuuhouuuuu!!!! ça y'est il est réveillé. Apparement on à pas la même vision du temps, surtout de la "première heure", mais bon ça peut arriver que les piles du réveil soient mortent. Allez cette fois on y est et il est 11h vendredi



Après le coup de carsher, nous devons attendre que la coque soit bien sèche avant d'appliquer le primer. Vers 16h c'est chose faite et le lendemain nous passons la première couche d'antifouling



 Dimanche matin, deuxième couche et à 9h du mat, tous les outils sont rangés, nous sommes prêts pour remettre à l'eau dès lundi matin




Pendant ce temps là, Lenny retrouve une vieille connaissance



Lundi matin, Temptation retourne à l'eau avec une bien meilleure mine



Nous ne perdons pas de temps et traversons le lagon au moteur car le vent est tombé quasiment nul et mettons le cap sur l'atoll de Toau. Avant d'arriver à la passe, nous faisons un stop d'une nuit à l'anse Amiot, une petite baie au Nord West de l'atoll où habite un couple de locaux




Finalement le stop d'une nuit s'est prolongé à 2 jours car nous avons rencontré une nouvelle famille sur un cata en location longue durée. Après avoir emmené les enfants à la pêche, nous continuons notre route et rentrons dans l'atoll à la voile jusqu'au mouillage du Sud Est, c'est là que nous avons rendez vous avec notre ami Eric (le boulanger) et Alain et Maria du bateau Cascade




Nous sommes invités pour un BBQ chez Wallis, un local qui habite le coin et une petite plage juste pour nos 3 bateaux



A peine débrqués, nous sommes accueillis par une demi douzaine de chiots, il n'en fallait pas plus pour Lenny




Eric au fourneaux, Chipos, merguez, poulet et boeuf angus, ici pas de couvre feu pour notre resto de plage



Et pour le dessert, des cocos germés



Le lendemain, je profite de la main d'oeuvre (Alain et Eric) pour me hisser en tête de mât pour une vérification du grément ainsi qu'une petite réparation sur le profil d'enrouleur de génois.



Nous quittons Toau pour nous rendre à Fakarava à seulement 12 milles et retrouvons nos nouveaux copains sur leur cata de loc. Les parents sont adèptes du kite surf mais les enfants n'ont n'en jamais fait. Lenny leur propose alors d'essayer leur planche de kite en mode "wake board" et leur fait une démonstration. 20 minutes plus tard, tout le monde se met au wake et en 2 jours seulement, tout le monde sort de l'eau et tient debout sur la planche sans difficulté. Les enfants et parents remercient Lenny pour cette découverte




En nous balladons le long de l'atoll, nous faisons un stop pour visiter une ferme perlière. Cette fois, nous avons de la chance car le gréffeur qui ne vient que 2 fois par an est présent.



Il nous explique qu'une huitre peut servir 4 fois de suite, donc produire 4 perles et qu'il faut plus d'1 an pour en produire une. Il nous montre aussi la manip pour extraire la perle et aussi pour introduire le nucléus (bille fabriquée en usine) autour duquel viendra se fixer la nacre pour former une perle.




Aujourd'hui est un jour important à Fakarava, tous les habitants du village sont là, c'est l'arrivée du Cobia. Ce petit cargo qui dessert les atolls ne passe que tous les 15 jours, et nous faisons la queue (devant cette petite tente rouge qui n'est autre que le bureau de douanes)depuis 9h jusqu'à 14h pour récupérer notre sac de farine de 25 kg et qui nous a coûté la somme de 4,80 €. 



Sinon à part ça, tout l'équipage va bien, tout le monde est en bonne santé et malgré un grand manque de produits frais , nous continuons à préparer des petits plats que nous adaptons en fonction des ingrédients disponibles




Quand nous ne trouvons pas tout ce que nous voulons à la superette, nous partons faire un tour dans notre magasin préféré



Et enfin pour finir, à la une des journaux polynésiens cette semaine